
Le logement social en danger
Le gouvernement vient d’annoncer, dans le Projet de Loi de Finances (PLF) 2018, la baisse conjuguée des APL et des loyers pour les bénéficiaires de logements à loyer modéré. Si cette proposition paraît séduisante au premier abord, elle est en réalité un coup porté aux bailleurs sociaux, à leurs finances et donc aux locataires.
Pourquoi ? Parce que pour compenser la baisse des APL, le gouvernement a demandé aux organismes HLM de baisser les loyers. Ces amputations budgétaires décidées brutalement et sans concertation sont d’une ampleur sans précédent !
La baisse des loyers entrainera moins de recettes pour les organismes HLM (exemple -3,6 M€/an pour Orvitis ou -3M€/an pour Grand Dijon Habitat). Moins de recettes c’est : l’arrêt des constructions de logements neufs, l’arrêt des travaux de rénovation des logements existants, l’arrêt des éco-réhabilitations énergétiques. Cela entrainera inévitablement une diminution du niveau d’entretien des résidences.
Laisser croire que la baisse des loyers bénéficiera aux locataires est un mensonge. Car si les loyers baissent, c’est le quotidien qui sera moins bon. Il faut donc maintenir les APL et le niveau des loyers.
Dans notre département, 12 400 habitants sont en attente d’un logement HLM. Il est absolument indispensable que les bailleurs sociaux puissent construire des logements neufs et accessibles (80 % des Côte-d’Oriens ont des revenus inférieurs aux plafonds d’accès au HLM et peuvent donc y être logés).
Autre effet pervers de cette décision, les entreprises locales du bâtiment seront directement touchées par la baisse des commandes ce qui aura pour conséquence une perte de centaines d’emplois locaux.
Devant ce désastre social et économique annoncé, nous demandons au gouvernement de renoncer à ce projet de loi.
Tribune publiée dans l’édition de novembre 2017 du magazine départemental.