Avec beaucoup de retard, la dernière portion de vélo-route le long du canal jusqu’à Saint-Usage sera enfin réalisée en 2023 !
C’est une bonne nouvelle, mais ces aménagements ont été lents et sont en outre insuffisants : leur conception souffre en effet d’une seule orientation vers le loisir et le tourisme. Qui plus est, si la majorité met en avant une autorisation de programme de 6,3 M€, c’est sans préciser qu’elle est ouverte depuis 2001, soit plus de 20 ans pendant lesquels seuls 4,7 M€ ont été réellement dépensés à ce jour !
Désormais, le vélo est devenu un mode de déplacement à part entière, dans une stratégie globale de lutte contre le réchauffement
climatique. Cela doit nous conduire à le considérer sérieusement et le promouvoir comme une alternative efficace à la voiture.
Dans cette optique, de nombreux efforts de cohabitation restent à mener le long du réseau routier, ainsi qu’une analyse des besoins et des
lieux stratégiques où un report modal serait plus facile à engager, comme à proximité des gares.
Enfin, que dire d’une prime forfaitaire attribuée à l’aveugle, sans condition de ressources ou d’usages ? Pourquoi ne subventionner que les vélos à assistance électrique, dont on sait qu’ils restent, en dépit de l’aide du Conseil départemental, hors de portée de toutes les bourses ? L’effet
d’aubaine est bien là, mais le report modal est-il mesuré, voire seulement mesurable ? Le respect formel d’une apparente égalité appellerait une
vraie réflexion sur la base d’analyses objectives des usages et pratiques…
Au-delà des effets d’annonce, la politique cyclable du département s’avère en définitive peu exemplaire.
.Tribune publiée dans l’édition de décembre 2022 du magazine départemental.