Les personnes âgées abandonnées par le gouvernement

Les personnes âgées abandonnées par le gouvernement

Le 8 février 2011, le Président de la République avait lancé solennellement un débat national sur la perte d’autonomie en justifiant l’urgence de cette décision par un fait incontestable : “la démographie, elle, n’attendra pas”. Sept mois plus tard, le Premier ministre a sacrifié cette réforme sur l’autel de la crise. Cette décision est une très mauvaise nouvelle pour les familles et les départements de France.

Les conseillers généraux membres du groupe des Forces de Progrès dénoncent la décision du gouvernement de reporter la réforme annoncée de la dépendance. C’est une grave erreur qui porte atteinte à la cohésion sociale.

Cette décision est contraire aux engagements constants du Président de la République, qui avait dit et répété que nonobstant la crise économique, et les échéances électorales, il était d’une nécessité absolue que la réforme de la prise en charge de la dépendance intervienne au plus vite.

Cette décision est d’autant plus choquante que la situation ne cesse de se dégrader. Aujourd’hui, les maisons de retraite manquent de personnel. Le reste à charge qui ne cesse d’augmenter étrangle les familles, alors même que les pensions de retraite diminuent. En outre, les services d’aide à domicile sont aujourd’hui dans des situations financières très difficiles au point de fragiliser plus de 15 000 emplois au niveau national.

Piliers des solidarités sociales, les conseils généraux sont eux-mêmes désemparés face à cette situation. Ils ne disposent plus aujourd’hui des moyens suffisants pour faire face au désengagement continu de l’Etat dans le financement des allocations individuelles de solidarité dont l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) fait partie. Si la tendance se poursuit, ils ne seront bientôt plus à même de remplir leur mission de solidarité à l’égard des Français. Or, l’urgence est à la sauvegarde de notre modèle de solidarité nationale.

Les conseillers généraux du groupe des Forces de Progrès demandent donc au gouvernement d’apporter rapidement des réponses à ce sujet. Les personnes âgées, les personnels et les services de ce secteur méritent tout autant que les banques, que des réponses structurelles soient apportées.

Repousser la réforme de la prise en charge de la dépendance encore une fois, c’est préparer une crise majeure de la vieillesse dans notre pays, et laisser perdurer une situation grave qui va continuer à se dégrader inexorablement en dépit des promesses maintes fois renouvelées du gouvernement.

Tribune publiée dans le numéro d’octobre 2011 de Côte-d’Or Magazine.

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