Eau : une sécheresse qui vient de loin

Au moment de rédiger cette tribune, en mai, un nouvel épisode de sécheresse est déjà entamé.Les scientifiques alertent sur les risques et les premières mesures de restriction sont prises dans les départements voisins.
Ce nouvel épisode doit être l’occasion de prendre conscience que cette répétition n’est pas le fruit d’un hasard : la sécheresse est bien liée au dérèglement du climat. La déforestation en est une cause, l’usage des sols tourné vers la seule productivité une autre, en facilitant le ruissellement avant l’infiltration. Les nappes ne sont plus aussi bien alimentées et concentrent des molécules polluantes.
Pour une collectivité soucieuse de l’avenir des habitants et de leurs conditions de vie, la question ne doit pas être uniquement celle de la quantité d’eau, mais également celle de sa qualité : l’eau doit rester un bien commun qui ne doit plus être aussi facilement souillé, exploité et consommé sans modération. La qualité environnementale des exploitations des terres doit être privilégiée, comme les fuites dans les réseaux de distribution ou les surconsommations sont à limiter.
L’imperméabilisation, le drainage, la déforestation trop souvent pratiquées, trop systématiques ont pour conséquence cette récurrente sécheresse. L’eau a un cycle complet qu’il faut préserver. Le territoire de notre département est unique car il recueille les eaux pluviales sur trois bassins versants : avant de partir en guerre contre la nature, cette simple réalité devrait conduire chaque acteur, individuel ou collectif, à mesurer les conséquences de ses prélèvements, comme celui de 40 000 m 3 programmé par le département sur la nappe sud à Perrigny-les-Dijon.

Tribune publiée dans l’édition de juillet 2022 du magazine départemental.

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