
Financement des départements :
les politiques sociales ne doivent pas être
la variable d’ajustement
Alors que 72 présidents de départements dirigés par la droite et le centre, dont la Côte-d’Or, ont une nouvelle fois menacé de ne pas verser la revalorisation automatique du RSA selon l’inflation (+10,81€ pour une personne seule), nous combattons ces méthodes qui s’apparentent à un chantage à la misère.
Si nous partageons le constat que le modèle de financement des départements est inadapté aux dépenses auxquelles ils doivent faire face et que nombre d’entre eux sont en grande difficulté financière, il nous est insupportable que l’on se serve de cet argument pour remettre en cause notre modèle social.
Les solidarités sont la compétence principale des départements, pourtant elles sont régulièrement montrées du doigt comme une charge, oubliant leur rôle indispensable pour la cohésion sociale et leur impact positif sur toute la société.
Comment lutter contre la précarité sans investir dans l’insertion professionnelle ? Comment protéger les enfants placés sans mettre des moyens suffisants pour les accompagner vers l’âge adulte ? Comment aider à l’inclusion des personnes handicapées sans une politique volontariste ? Comment répondre à l’enjeu de la dépendance de nos aînés sans en anticiper le financement ?
Dans une période où les contraintes budgétaires sont importantes, il est crucial pour notre collectivité de recentrer son action sur ses compétences uniquement et d’y affecter en priorité les nouvelles ressources financières perçues (droits de mutation, taxe sur les cotisations d’assurance).
Tribune publiée dans l’édition de mai 2025 du magazine départemental.