Tarifs de cantine : une annonce qui accentue encore les inégalités

Tarifs de cantine : une annonce qui accentue encore les inégalités

La majorité du Conseil départemental a décrété une baisse du tarif unitaire du repas dans les cantines des collèges de 3,74 € à 2 € par repas. Si réduire un tarif n’est pas fait pour susciter la contrariété, la mesure a un coût, estimé à 3,62 M€, pour le département.

Cela revient à faire payer par le contribuable la réduction du coût du service payé par les familles. Cette mesure, si elle peut paraître bénéfique au premier abord, ne fait en réalité qu’augmenter les inégalités. En effet, pourquoi faire payer le même tarif aux familles disposant de moyens les plus importants (avec plus 5000 euros par mois) avec les familles en précarité dont les revenus sont souvent inférieurs au SMIC (1219 € nets) ? Une fois de plus, ce sont les plus riches qui vont bénéficier de cette diminution du tarif de la restauration scolaire des collèges.

Pour notre part, nous avons proposé un tarif proportionné aux revenus des familles. Une mesure de justice sociale est de faire payer plus les plus aisés et moins les plus précaires. Beaucoup de collectivités ont déjà fait ce choix de justice en proposant des tarifs bien plus bas pour les plus fragiles.

Adoptée sans concertation, cette décision met par ailleurs en difficulté les communes ou intercommunalités dont les élèves de primaire utilisent les cuisines des collèges. Dans la même famille, l’élève du collège paierait 2 € le repas, tandis que son frère ou sa soeur en primaire devrait 3,74€ ? Ce n’est ni cohérent ni juste.

Personne ne doit être dupe : cette annonce à quelques mois des prochaines élections départementales ressemble plus à une opération de communication massive au détriment des familles et des finances du Conseil départemental.

Tribune publiée dans l’édition d’octobre 2020 du magazine départemental de la Côte-d’Or.

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