Depuis la loi d’orientation des mobilités de décembre 2019, qui autorise les départements à déroger à la règle des 80 km/h sur les routes dépar-
tementales relevant de leur compétence, 42 itinéraires sont “revenus” aux 90 km/h en Côte-d’Or.
Si le Président du Conseil départemental met en avant une mortalité divisée par quatre depuis vingt ans pour justifier ces décisions, il se garde
bien de relever que notre département détient le triste privilège d’être classé parmi les plus mortels sur la route (source ministère de l’Intérieur 2019).
Une distance d’arrêt augmentée de 13 m entre 80 et 90 km/h, 25 % d’énergie supplémentaire lors d’un choc frontal (qui peuvent transformer un accident grave en accident mortel) sont des éléments semblant bien peu peser dans des prises de décisions avant tout partisanes (la majorité des départements ayant opté pour le retour aux 90km/h sont des départements de droite ou de centre-droit).
Le passage à 90km/h du contournement de Mirebeau-sur-Bèze à compter du 5 septembre en est la parfaite illustration. Contre l’avis de tous les autres membres de la commission départementale de la sécurité routière (Ligue contre la violence routière, Comité 21 de la sécurité routière, SDIS, gendarmerie, AMF, État, soit 6 voix contre une), le Président Sauvadet a décidé ce “retour”, alors même que le premier semestre 2022 révèle une augmentation de plus de 30% de la mortalité en Côte-d’Or en comparaison de l’année 2019, soit 4 décès supplémentaires.
Un bilan mauvais, sans polémique possible, qui devrait faire réfléchir, car rouler moins vite protège aussi bien les conducteurs que les autres usagers.
Tribune publiée dans l’édition de novembre 2022 du magazine départemental.