Pour un soutien départemental à l’agroécologie

Bien que l’agriculture ne soit plus une compétence départementale, la majorité se veut actrice dans ce domaine et subventionne de nombreuses actions en direction du monde agricole : avec un budget de 3,8 millions d’euros, son action n’est en effet pas négligeable.

À l’heure où le système agricole français est en crise structurelle, nous pouvons cependant nous interroger sur l’équilibre des soutiens départementaux. En effet, subventionnant principalement la FDSEA et les JA, au détriment d’autres syndicats représentatifs de la profession, la promotion de l’agroécologie et du bio ne semble pas la préoccupation première de la droite départementale, ainsi qu’en témoigne les très modestes 45 000 euros dédiés à l’association Bio Bourgogne en 2023 (pour le développement de l’agriculture biologique), alors même que le constat d’un fort ralentissement des conversions est patent (seulement 47 en 2022). La nécessité de faire évoluer les pratiques peine visiblement à se traduire en actes.

Conséquence directe de cette politique, le Département ne respecte pas la proportion de bio prévue par la loi Egalim dans les cantines des collèges, préférant axer ses efforts et sa communication sur l’approvisionnement local, ce qu’illustre également la sur-promotion de la marque 100% Côte-d’Or, dont le cahier des charges, concernant les productions agricoles, est dépourvu de toute exigence écologique.

Enfin, lorsque la droite départementale s’engage dans une agriculture plus responsable (projet de maraîchage bio de Perrigny), elle le fait de manière assez curieuse, construisant une retenue d’eau fort peu écologique et alimentée par pompage dans la nappe Dijon sud déjà fragilisée.

Tribune publiée dans l’édition d’avril 2024 du magazine départemental.

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