Pour plus de justice sociale
Lors de la session du Conseil départemental d’octobre dernier, nous nous sommes prononcés sur les orientations financières 2018 pour les collèges de la Côte-d’Or. Nous avons proposé d’engager une réflexion pour mettre en place un tarif proportionnel aux revenus des familles pour la restauration scolaire. La majorité départementale a refusé notre proposition.
Le Conseil national d’évaluation du système scolaire a publié en octobre 2017 une étude qui apporte des éléments de réponse à la question: « l’école française propose-t-elle un cadre de vie favorable aux apprentissages et au bien-être des élèves ? ». Ce rapport relève notamment: « si, en moyenne 29% seulement des collégiens ne sont pas inscrits à la cantine, c’est le cas de près de 59% d’entre-eux en éducation prioritaire. Dans les collèges en REP+ (Réseau d’Éducation Prioritaire), seul un élève sur 4 est inscrit au restaurant scolaire. […] En moyenne, au collège, les élèves issus de familles défavorisées sont deux fois plus nombreux à ne pas manger à la cantine que les élèves issus des familles favorisées et très favorisées ».
Fort de ce constat, nous pensons qu’il est indispensable d’engager sans tarder une réflexion approfondie pour l’accès de tous à la restauration scolaire. C’est une question de santé et de justice sociale. C’est toute la différence entre l’égalité et l’équité. L’égalité c’est le
système actuel où tout le monde paye le même tarif, quelques soient ses revenus, ce qui a pour conséquence d’empêcher les plus fragiles à accéder aux services publics. L’équité, c’est permettre une juste redistribution entre tous, permettant à tous un accès aux services publics.
Notre proposition participe d’un objectif plus large de lutte contre la pauvreté et ses dégâts, et doit être une priorité dans notre département, notamment en faveur des plus jeunes.
Tribune publiée dans l’édition de décembre 2017 du magazine départemental.