Alors que le Département, en charge de la protection de l’enfance, reconnaît un système engorgé et fait tout à la fois le constat d’une augmentation du nombre d’enfants devant être placés en famille d’accueil et d’une diminution du nombre d’assistants familiaux (642 en 2023 contre 583 en 2024 en Côte-d’Or), l’absence de mesures à la hauteur des enjeux étonne.
Le manque de places a des conséquences catastrophiques pour ces enfants déjà malmenés par la vie, tantôt obligés d’être maintenus dans un milieu familial maltraitant, tantôt de quitter trop tôt une famille d’accueil dans laquelle ils ont seulement commencé à se reconstruire.
Que fait le Département face à ce constat ? Il met en avant une augmentation de 10 M€ du budget de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) en deux ans, notamment du fait de l’inflation et de la hausse du nombre d’enfants accueillis par l’ASE, porte à son crédit la hausse des salaires des assistants familiaux au niveau du smic (alors que la mesure a été imposée par la loi Taquet de 2022) et se félicite d’une grande campagne de recrutement dans toute la Côte-d’Or ayant suscité 15 demandes d’agrément (pour 59 départs) !
On sait pourtant que le manque d’attractivité salariale de ce difficile métier est la raison principale du déficit de candidatures, l’accueil de ces jeunes ayant un coût significatif pour les familles. La rémunération des assistants familiaux étant fixée par le Conseil Départemental, une politique volontariste dans ce domaine serait des plus utiles, d’autant que l’accueil familial est beaucoup moins onéreux que les autres modes d’accueil : qu’attend donc le Département pour agir ?
Tribune publiée dans l’édition de juillet 2024 du magazine départemental.