Le défi de la réussite scolaire pour l’Aide sociale à l’enfance

Un récent rapport de France Stratégie souligne que les jeunes confiés à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) connaissent des parcours scolaires difficiles, et ce, dès le primaire, avec un taux de redoublement (40%) très supérieur à la moyenne ; seuls 43% des enfants placés ne présentent aucun retard scolaire en 3 e (alors que ce taux atteint 71,5% pour l’ensemble des jeunes) et 12% seulement obtiennent le baccalauréat général ou un diplôme de l’enseignement supérieur.

Si l’histoire difficile de ces enfants explique en partie ces chiffres, néanmoins le rôle des structures de l’Aide sociale à l’enfance ne doit pas être ignoré, et derrière elles, celui des départements dont elles dépendent ; dans un souci d’autonomie financière rapide, les jeunes sont en effet massivement encouragés à suivre des formations courtes, quand bien même ils ne présentent pas de retard scolaire
et qu’ils souhaitent poursuivre leurs études.

Si le dispositif “Scolarité protégée” annoncé par Matignon en novembre 2023, visant à soutenir la réussite des enfants protégés semble, comme bien d’autres, tombé aux oubliettes, il appartient aux départements, directement responsables de ces enfants, de se saisir de cette problématique et de proposer des actions adaptées afin de corriger ces travers.

Aussi attendons-nous de la majorité départementale qu’elle s’engage concrètement en ce sens. Les inégalités et le déterminisme social ne peuvent être considérés comme une fatalité justifiant le manque d’ambition départementale. Nous resterons donc vigilants sur ce dossier pour le budget 2025, afin que les services de l’ASE reçoivent des moyens à la hauteur de l’enjeu.

 

Tribune publiée dans l’édition d’octobre 2024 du magazine départemental.

 

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