La protection de l’enfance : en danger !

Ces derniers mois ont à nouveau illustré les difficultés croissantes d’assurer l’accueil et l’accompagnement des enfants confiés aux Départements. Dès avant l’été, nous avions alerté sur le risque de saturation des lieux d’accueil d’urgence et sur les conditions de travail des professionnels, qui conduisent aujourd’hui à une perte de sens et un manque d’attrait pour ces métiers.

Ces difficultés appellent des engagements financiers supplémentaires de la part de l’État. D’une part les charges augmentent, avec la mise en place de dispositifs bienvenus, comme l’obligation de proposer un contrat jeune majeur aux jeunes sortant de l’ASE pour leur assurer un accompagnement jusqu’à leurs 25 ans ou l’interdiction de l’hébergement à l’hôtel des jeunes suivis par les services des départements, mais les ressources associées stagnent.

D’autre part le manque de moyens est également
notable dans les services de l’État intervenant dans le cadre de la protection de l’enfance : l’Éducation nationale, l’ARS pour la question pédo-psychiatrique, la justice… Tous les acteurs du parcours doivent être associés aux débats pour assurer un service de qualité répondant à l’obligation d’égalité et de fraternité que notre République doit à tous et toutes.

À ce titre, les travailleurs sociaux n’ont pas à
devenir les supplétifs des forces de l’ordre et le respect de l’État de droit doit rester un fondement de leur action. Les associations, y compris en Côte-d’Or, alertent encore trop régulièrement sur des situations intolérables où les droits à l’accueil et à l’accompagnement d’étrangers mineurs ne sont pas respectés. Et c’est effectivement inacceptable !

Tribune publiée dans l’édition d’octobre 2023 du magazine départemental.

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