La jeune génération se heurte au conservatisme et à la reconduction de modèles anciens et dépassés dont certains se refusent à sortir, à tel point qu’il serait tentant d’y voir un conflit de générations.
C’est l’impression laissée par les échanges entre le Président et les nouveaux élus du Conseil départemental Junior le 9 novembre dernier. Devant la demande de plusieurs collégiens d’une augmentation du nombre de repas végétariens à la cantine, le Président du Conseil départemental a en effet opposé des arguments surprenants.
Alors que tous les scientifiques s’accordent sur la nécessité de diminuer drastiquement notre consommation de produits carnés au bénéfice des protéines végétales, le Président a conseillé aux jeunes de visiter un élevage et de “découvrir” le goût. Pour une découverte des goûts, ceux des protéines végétales, aujourd’hui sous-consommées, seraient parfaitement indiqués.
Si le département respecte la loi imposant un repas végétarien par semaine, il a aussi pris la décision de proposer une alternative carnée ce jour-là. Cette proposition de menu végétarien pourrait être étendue aux repas quotidiens des collégiens dans un souci d’équité, pour respecter la volonté de ceux qui ont fait le choix de ne pas consommer de protéines carnées. Le bilan réalisé par le département lui-même démontre que la proposition d’un repas végétarien n’a pas d’impact négatif sur la fréquence de la restauration scolaire, mais contribue à faire baisser le coût du repas et le gaspillage alimentaire.
Alors disons-le : oui, le dérèglement climatique nous conduit à changer de (mauvaises) habitudes, notamment alimentaires, et c’est tant mieux !
Tribune publiée dans l’édition de janvier 2023 du magazine départemental.