Protection de l’enfance : un système à bout de souffle hier, dans le gouffre aujourd’hui

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Protection de l’enfance :
un système à bout de souffle hier,
dans le gouffre aujourd’hui

 
 

La commission parlementaire d’enquête sur les manquements des politiques publiques de protection de l’enfance a rendu un rapport particulièrement alarmant le 8 avril dernier, qui illustre bien les dysfonctionnements structurels et le désengagement des pouvoirs publics.

Avec des mesures de placement en forte hausse continue (+44 % depuis 1998), la protection de l’enfance fait face à des difficultés multiples pointées régulièrement par notre groupe : désengagement financier de l’État, normes inexistantes ou obsolètes, inégalités territoriales des prises en charge entre départements, attractivité des métiers en berne (pénurie de 30 000 professionnels), trop de placements en institution avec de graves incidences sur le développement des enfants.

Un système dans le gouffre qui a de profondes conséquences sur les près de 400 000 enfants qui ont bénéficié d’une mesure d’aide sociale à l’enfance en 2023 (dont plus de 3 000 en Côte-d’Or) : 15 000 mineurs auraient recours à la prostitution, 45 % des jeunes de 18 à 25 ans sans domicile fixe sont passés par l’ASE (Aide Sociale à l’Enfance), exposition aux maladies mentales et chroniques à l’âge adulte démultipliée.

Ce même rapport préconise 92 mesures d’urgence pour réformer ce système. Alors que notre assemblée vient de débattre des grandes orientations du nouveau Pacte social pour la protection de l’enfance en Côte-d’Or, nous serons particulièrement vigilants, mais également force de proposition, afin que les moyens et les réponses proposés pour protéger ces enfants soient au niveau des enjeux.

 

Tribune publiée dans l’édition de juin 2025 du magazine départemental.

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