Depuis 5 mois, dans l’unité syndicale et des partis de gauche, les mobilisations s’enchaînent pour s’opposer à la réforme des retraites, en Côte-d’Or comme ailleurs. La journée de lutte pour les droits des travailleurs, le 1er mai, en a été un nouvel exemple.
Cette loi est tout d’abord profondément injuste sur le fond, notamment en raison du relèvement de l’âge légal à 64 ans, qui pénalise celles et ceux qui ont commencé à travailler le plus tôt et/ou exerçant des métiers pénibles et précaires. Elle réduit de plus automatiquement certaines pensions et annule les effets des trimestres accordés pour les enfants, sanctionnant doublement les femmes.
Les économies, présentées par le gouvernement comme le motif impérieux de cette réforme, seront complètement remises en cause par le coût de nouvelles mesures d’accompagnement des seniors contraints de rester plus longtemps au chômage ou au RSA avant leur retraite (ce dernier financé par le département). Cette loi fragilisera également l’aide intergénérationnelle, non chiffrable, mais qui profite à toutes et tous (accompagnement de proches en perte d’autonomie, garde d’enfants, vie associative, etc.)
Sur la forme, la méthode adoptée a fragilisé davantage nos institutions. La limitation du temps de débat, le refus d’étudier les amendements présentés par l’opposition, et en particulier les alternatives au relèvement de l’âge de départ, jusqu’au vote bloqué par 49.3, ont contribué à faire émerger le sentiment de déni de démocratie et d’un chef qui gouverne contre son peuple.
Pour toutes ces raisons, nous soutenons pleinement les actions de protestation menées par l’intersyndicale et appelons chacune et chacun à participer aux prochaines manifestations.
Tribune publiée dans l’édition de juin 2023 du magazine départemental.