Collèges : mixité sociale, vraiment ?


 

Le Conseil départemental compte parmi ses compétences la responsabilité des investissements et des dépenses de fonctionnement des collèges publics. Avec 47 collèges publics en Côte-d’Or, chacun peut vérifier que les services publics sont le capital de ceux qui n’en ont pas. La répartition territoriale des établissements scolaires, comme des autres services publics, est un enjeu politique d’aménagement des territoires.
Il est une compétence départementale moins connue concernant les collèges : l’élaboration de la carte scolaire (affectation d’un élève à un établissement selon son lieu de résidence), en lien avec les services de l’Éducation nationale.
Sur ce sujet, les chiffres traduisent mal les problématiques humaines, sociales ou territoriales et ne sauraient seuls être pris en compte. En effet, la définition de la carte scolaire des collèges n’a pas qu’un impact quantitatif (sur l’effectif d’élèves attendu), mais également qualitatif : c’est là tout l’enjeu du débat actuel sur la « mixité sociale », cette dernière favorisant l’égalité des chances et la lutte contre les formes d’assignation sociale et territoriale.
Si la mixité sociale est considérée depuis 2021 comme une priorité pour le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse, le département de la Côte-d’Or apparaît peu actif sur le sujet. La majorité semble faire le choix du conservatisme plutôt que celui de la nécessaire évolution des pratiques, ainsi que l’illustre le subventionnement très généreux des collèges privés, établissements non soumis à la carte scolaire (ce qui est dommageable) et dont l’IPS (indice de position sociale des élèves) est en outre le plus élevé.

Tribune publiée dans l’édition d’avril 2023 du magazine départemental.

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